La Dynamique des politologues (DYPOL) a présenté un nouvel outil d’analyse politique pour lutter contre la violence électorale dénommé «Politoscope».
Christian Moleka, coordinateur de la DYPOL, souligne l’importance de cet instrument dans le contexte politique actuel, marqué par des discours de haine et des tensions ethniques. Il vante l’outil présenté, arguant que le but du Politoscope est de permettre « de sensibiliser les Congolais aux valeurs politiques et de favoriser un débat plus sain et pacifique ».
« L’urgence de cet outil réside dans la nécessité de promouvoir la tolérance et le respect mutuel au sein de la sphère politique congolaise avant, pendant et après les élections », a-t-il expliqué. Le coordonnateur de Dypol se convainc que « le respect et la tolérance doivent être les maîtres-mots de notre vie politique ». D’après lui, cette approche vise à transcender les clivages partisans pour favoriser « un débat progressif et constructif».
Le Politoscope bénéficie du soutien financier du Centre d’études pour l’action sociale (Cepas) et de l’Union européenne. Il emploie actuellement une dizaine de jeunes analystes engagés, avec une ambition d’en recruter cinquante de plus à l’avenir, détaille le coordonnateur de la Dypol.
En intégrant le projet REVE (Réduire et surveiller la Violence communautaire liée aux élections), le Politoscope entend aussi jouer un rôle important dans la prévention de la cyberviolence verbale et la promotion de l’écitoyenneté en RDC.
En RDC, la campagne électorale des élections, de décembre dernier, s’est clôturée dans une atmosphère explosive. Mais surtout, les réseaux sociaux avaient été envahis par des discours de haine et xénophobes, déchaînant des passions et des scènes de violences physiques.
« Deux candidats et 19 citoyens ont été tués, des cas de viols ont été signalés, des femmes ont été victimes de stigmatisation », a souligné Christian Moleka. Il met en lumière la polarisation ethnique et la xénophobie présentes dans certains discours qui ont contribué à diviser davantage les Congolais.
La Dypol a observé que cette violence s’est propagée largement sur les réseaux sociaux, où les insultes, les attaques verbales, l’intolérance politique et l’extrémisme des discours se multiplient.
Le réseau de politologues a décidé de commencer à surveiller à partir de ce mois de mars les comptes X (anciennement Twitter) d’un millier de personnes, incluant des personnalités politiques, des médias, des membres de la société civile, des influenceurs et des acteurs locaux. Les données seront analysées et synthétisées dans un point quotidien, un rapport hebdomadaire et un « baromètre mensuel du débat politique ».
Rédaction