Le faible taux de scolarisation des filles dans le Territoire de Luiza au Kasaï-Central est une situation alarmante qui persiste malgré les avancées dans certains coins du pays.
Dans un constat accablant, au cœur de ce territoire visiblement oublié, une observation alarmante démontre le faible taux de scolarisation des filles. Une analyse révèle que bon nombre des jeunes filles âgées de 15 à 17 ans ne bénéficient d’aucune éducation, laissant ainsi leur avenir entre les mains d’une société hiérarchisée et discriminante.
Dans cette contrée où les traditions et coutumes pèsent lourdement, les filles sont souvent reléguées au rôle de mères et femmes au foyer dès leur plus jeune âge. Privilégiant le mariage précoce et les tâches domestiques, les parents perpétuent une pratique archaïque qui limite gravement les perspectives d’avenir des jeunes filles.
Les raisons invoquées sont nombreuses, néanmoins, elles sont toutes empreintes d’une triste réalité. La première d’entre elles est le manque de moyens financiers. Les familles, souvent démunies, considèrent l’éducation des filles comme une dépense superflue. Elles préfèrent investir dans l’éducation des garçons, perpétuant ainsi un cercle vicieux d’inegalités de genre.
En outre, les idées reçues et les normes sociales jouent un rôle déterminant. Les filles sont perçues comme des objets destinés à fonder un foyer et à subvenir aux besoins de leur futur époux. L’idée de leur offrir une éducation de qualité et de les encourager à développer leur plein potentiel est bien trop souvent ignorée ou rejetée. Cette vision réductrice étouffe les aspirations des jeunes filles, les condamnant à une vie marquée par la dépendance et l’oppression.
“l’éducation est un droit fondamental, universel et inaliénable. Nier aux filles de Luiza cette opportunité équivaut à condamner toute une génération à l’obscurantisme et à la marginalisation. En les privant de connaissances et de compétences, la société locale se prive également des voix précieuses qui pourraient apporter des idées novatrices et contribuer au développement de la communauté”, S’indigne Perlash Miteo, coordonnatrice de l’Association Congolaise des Femmes Journalistes de la presse écrite au Kasaï-Central.
Et d’ajouter “Il est grand temps de dénoncer cette pratique injuste et d’agir pour le droit à l’éducation des filles de Luiza. Les autorités locales, les ONG nationales et internationales, ainsi que la population en général doivent prendre conscience de cette réalité odieuse et s’unir pour mettre fin à cette injustice. Des mesures concrètes telles que des programmes de sensibilisation, des initiatives de soutien financier et des réformes législatives sont essentielles pour créer un environnement propice à l’épanouissement de toutes les filles de Luiza, sans distinction de genre.
Pour clore, Perlash Miteo pense qu’il est temps de briser les chaînes de l’inégalité et de bâtir un avenir où chaque enfant, fille ou garçon, a le même accès à l’éducation. Les filles de Luiza méritent de voir la lumière de la connaissance briller dans leur vie, afin qu’elles puissent prendre leur place dans une société équitable et prospère.
Pascaline Milemba